Futures avancées dans les textiles réparables

La prise de conscience de la pollution des océans par les matières plastiques pousse les industriels du textile à transformer les déchets en nouveaux vêtements innovants. Cette tendance a suscité l’intérêt du Professeur Melik C. DEMIREL, au sein de la Pennsylvania State University, pour les textiles autoréparants et biodégradables. En 2016, le Professeur DEMIREL avait mené une étude portant sur l’autoréparation potentielle de vêtements endommagés ou troués en les enduisant à l’aide d’une formulation à base de polyélectrolytes protéiniques préparée selon la technique en couche par couche (superposition de polymères chargés négativement et de polymères chargés positivement). Ces polyélectrolytes synthétiques programmables développent les propriétés d’autoréparation en présence d’eau qu’ont certains biopolymères protéiniques semi-cristallins identifiés dans les couronnes de dents du calamar. En outre, ces polyélectrolytes synthétiques présentent l’avantage d’être faciles à modifier afin de pouvoir être assemblés selon diverses morphologies et diverses architectures moléculaires. L’idée était de mettre au point une enduction fine et transparente qui permettrait de réparer les défauts microscopiques et macroscopiques de vêtements lors de cycles de lavage, afin de les rendre réutilisables. La mise en œuvre d’une enzyme spécifique microencapsulée dans cette enduction ouvrirait en outre la voie à des vêtements capables de protéger une personne contre une exposition accidentelle à des produits chimiques, par exemple des tenues de combat, des combinaisons de protection contre les produits phytosanitaires pour les agriculteurs, ou encore des EPI pour travailleurs opérant en environnement toxique. Le Professeur DEMIREL a également travaillé sur des composites baptisés, associant des protéines et du graphène, qui joueraient le rôle de muscles artificiels à propriétés d’autoréparation. Il explore aussi les possibilités de développer de nouveaux matériaux avec des propriétés nouvelles en associant des protéines avec d’autres matériaux 2D que le graphène, notamment les MXenes (matériaux inorganiques multicouches de carbures, de nitrures ou de carbonitrures) ou les dichalcogénures de métaux de transition (par exemple, disulfures et diséléniures de molybdène ou de tungstène). Pour le Professeur DEMIREL, ces combinaisons devraient conduire d’ici deux à trois ans à de nouveaux matériaux textiles adaptatifs (stimuli-sensibles) aux propriétés contrôlables à l’échelle moléculaire.

 

Serveur web :  https://www.wtin.com/article/?articleid=4295373549

Date : 02/2018

 

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