Les matériaux auxétiques (à coefficient de Poisson négatif), qui se distinguent des matériaux habituels du fait qu’ils se gonflent latéralement lorsqu’on les étire et qu’ils rétrécissent lorsqu’on les comprime, ont d’énormes potentialités pour divers segments applicatifs. Une nouvelle étude de l’EMPA (Laboratoire Fédéral d’Essai des Matériaux et de Recherche) a identifié une nouvelle application pour ces matériaux, dans le domaine du traitement des blessures et des lésions tissulaires. En observant le veau qui tète le lait à l’un des pis de sa mère, les chercheurs se sont aperçus que le veau tire sur la mamelle et que les tissus de cette mamelle se dilatent, afin de permettre le passage du lait. Par conséquent, ces tissus développent bien un caractère auxétique.
Les chercheurs suisses du Biomimetic Membranes and Textiles Laboratory ont alors développé des membranes multicouches de nanofibres biocompatibles à propriétés auxétiques qui peuvent reproduire le comportement de matrices extracellulaires humaines pour permettre une régénération tissulaire. Qui plus est, ces membranes, qui jouent le rôle d’échafaudage pour l’implantation et la croissance de cellules, peuvent être dopées en substances bioactives qui seront libérées de façon contrôlée. Sous une contrainte d’allongement de l’ordre de 10 %, les membranes multicouches peuvent voir leur épaisseur augmenter d’un facteur 5 à 10, ce qui accroît la porosité du système et autorise ainsi une meilleure adhésion des cellules. Les nanofibres, obtenues par électrospinning, présentent une structuration de surface en shish kebab (nanofibrillation), et les membranes peuvent véritablement développer une expansion volumétrique sur demande.
Ces travaux très prometteurs ont aussi fait l’objet de publications en 2019 dans les revues Nature Communications et Nanoscale.
Serveur web : https://textination.de/en/textile-technology/melliand-international/fibers-yarns
Date : 06/2020