Lors des missions Apollo, la poussière lunaire s’est avérée gênante car elle peut dégrader rapidement les combinaisons spatiales en abrasant les tissus et en obstruant les joints, ainsi que d’autres équipements critiques. Elle peut également affecter la santé des astronautes puisque par le passé les personnels ont, lors de ces missions, signalé des problèmes au niveau de la peau, des yeux et du système respiratoire. Alors que la NASA et l’ESA s’intéressent de nouveau à la Lune, une équipe d’ingénieurs de Boeing et de l’Université du Dakota du Nord, a mis au point et testé une combinaison spatiale autonettoyante mettant en oeuvre des nanotubes de carbone pour résoudre le problème.
L’article présente le système SPIcDER (SPacesuit Integrated carbon nanotube Dust Ejection Removal), qui consiste en l’incorporation, au sein de la couche externe de la combinaison, de fils conducteurs constitués de fibres souples de nanotubes de carbone et qui jouent le rôle d’électrodes. La mise sous tension, en mode continu ou par impulsions, de ces fils conducteurs va créer un champ électrique tout autour de la combinaison, ce qui va empêcher l’accumulation de poussière lunaire à la surface de l’équipement et aider à repousser la poussière qui se serait déjà déposée. En outre, le système SPIcDER peut être amélioré à l’aide d’une enduction WFM (Work Function Matching), qui réduit l’adhérence de la poussière à la surface de la combinaison. La preuve de concept a été démontrée et il s’avère que le système SPIcDER permet de retirer 80 à 96 % de simulant de poussière lunaire.
Ces développements ont fait l’objet d’une publication en avril 2019 dans la revue Acta Astronautica sous l’intitulé “Self-cleaning spacesuits for future planetary missions using carbon nanotube technology”.
Serveur web : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0094576517318210
Date : 01/2019